Si Essaouira l'ancienne Mogador des Portugais est l´une des
cités les plus attachantes de la côte atlantique marocaine,
elle le doit certainement à son climat tempéré toute l´année,
à la gentillesse de ses habitants, et à son patrimoine
architectural. Seul le vent qui souffle toute l'année sur
la ville est un léger inconvénient.
Mais derrière ses remparts ocres et rouges, il règne une atmosphère
unique. Vous y croiserez badauds, pêcheurs, commerçants et artisans,
auxquels viennent se mêler des artistes du monde entier.
Avec ce reportage nous allons vous faire partager notre coup de cœur.
Pour commencer un petit peu d'histoire pour bien comprendre pourquoi
Essaouira n'est pas une ville comme les autres ; un bref aperçu de la
citadelle ; une petite promenade sur le port et la plage, avant de
s'engouffrer dans la médina et la mellah pour se perdre dans un autre monde.
Histoire
Son histoire commence au VIIe siècle av J.C.. Les Phéniciens faisaient
escale dans l´île de Mogador lorsqu´ils descendaient vers l'Afrique noire.
Les romains y installent plus tard un centre de fabrication du pourpre;
ce colorant rouge vif qui donna son nom aux îles Purpuraires au large d'Essaouira.
Ce sont les Portugais y établirent un détachement militaire puis un comptoir
commercial. On y échangeait des produits manufacturés en Europe contre
de l´or, du sel, du sucre, des plumes d´autruche. c'est ainsi que la ville
de Mogador se développa jusqu'au XVI e siècle.
A l'indépendance du Maroc en 1956, la ville retrouva le nom d'Essaouira...
c'est aussi le début de son déclin. Dans les années 60, Essaouira devint
le refuge privilégié des hippies. Orson Welles vint y tourner plusieurs scènes de son film
"Othello"
et Jimmi Hendrix et ses pairs de la "beat generation" y séjournèrent
dans les années 60.
Des touristes achètent et restaurent les anciennes maisons ou riads de la
Kasba.
Mais le tourisme de masse n'est pas encore venu à Essaouira.
Sites Touristiques :
La Médina
Le plan urbain d'Essaouira est un des rares de l'ancien Maroc a avoir été
dessiné avant le développement de la ville. On l'attribue à l'architecte
avignonnais Cornut, qui construit entre 1760 et 1764 les sqalas de la Kasba et
du port avec fortifications et batteries, ainsi que l'enceinte des murailles
extérieures et des remparts intérieurs. Si, comme partout au Maroc, les
ruelles de la medina sont étroites, la ville s'organise toujours autour de ces
rues rectilignes à angle droit, coupées par des portes qui ont notamment pour
fonction de casser les alizés. La vaste marché appelé Souk Jdid, est divisé
en quatre par le croisement des deux artères principales : les souks aux
poissons, aux épices, aux grains et à la brocante (la joutia).
Le Musée Sidi Mohamed Ben Abdallah
Installé dans l'ancienne demeure du pacha, il est consacré aux arts régionaux.
Il présente aussi des armes, des instruments de musiques et des tapisseries.
L'entrée est gratuite.
La Skalla de la Kasbah
C'est une plate forme surélevée de quelque 200 mètres de long,
agrémentée de canons, datant de 1595 sous Philippe II, de 1614 sous
Philippe III et de la fin du XVIIIe siècle, qui surveillent la baie
et les îles. A son rez-de-chaussée ont été regroupés les ateliers de
certains des meilleurs artisans marqueteurs de la ville.
Les Iles Purpuraires
Au large d'Essaouira les îles abritaient jadis une usine de
pourpre que le roi Juda II avait fait construire et qui a été
utilisée par les romains qui sont passés par-là également.
Un pénitencier fut édifié sous le règne du Sultan Moulay Hassan.
Aujourd'hui les îles abritent une réserve de faucons. Depuis le
port d'Essaouira une demi-heure suffit pour traverser le bras de mer
en canot à moteur ( ne pas omettre de prendre une autorisation des
autorités locales pour effectuer cette expédition).
La Porte de la Marine
Construite en 1769 sous le règne de Sidi Mohamed Ben Abdallah,
cette porte donne accès au port.
Le Port
C'est aux pieds des remparts que le port est aménagé. Ses couleurs
chatoyantes de bateaux et filets étendus sur les quais offrent un
spectacle permanent. On y construit même des chalutiers semblables
aux embarcations traditionnelles en bois. Au matin on assiste à la
vente à la criée des poissons et crustacés. Des barbecues sont improvisés
pour les fruits de mer et les poissons grillés.
L'Art traditionnel d'Essaouira
Artistes et artisans font partie de l’histoire ancienne du Maroc. Leurs
techniques ont permis d’abord aux berbères de fabriquer les objets de la vie
quotidienne, puis aux citadins de décorer les objets et les monuments. Ayant
subi de nombreuses influences au fil des dominations étrangères, les artisans
du pays ont développé des techniques et des métiers particuliers selon les régions.
L’affluence des matières premières environnantes a aussi façonné la spécialisation
des artisanats dans les villes marocaines.
Ainsi l’histoire du peuplement et la géographie des régions ont conditionné
les formes d’artisanat présentes au Maroc. De cette manière, à Essaouira,
les communautés juives venues peupler la ville ont développé un savoir-faire
d’orfèvrerie qui fera la réputation d’Essaouira. L’exode des juifs vers
l’Etat d’Israël entraînera la chute de ce secteur d’activité qui sera
bien vite remplacé par la marqueterie (le travail du bois) aujourd’hui à
l’honneur. Cependant la marqueterie connaît-elle aussi des heures difficiles
du fait combiné d’une extrême réglementation de l’approvisionnement et
d’une distorsion entre l’offre et la demande.
L’artisanat des bijoux
Le bijou est l’expression de la sensibilité et de la coquetterie féminines.
Son port est réglé par des coutumes, sa disposition sur le corps et sur
les habits obéit à des besoins, comme attaché un drapé, par exemple, et
se plie à des rites spécifiques à chaque région du Maroc. Qu’il soit en
or ou en argent, incrusté de pierres précieuses ou semi-précieuses, gravé
ou niellé, ajouré ou modelé, sa fabrication procède de techniques immuables
et d’une créativité intarissable. Ce sont les artisans juifs qui en ont assuré
la fabrication et les innovations jusqu’à ces dernières décennies, que ce soit
dans les villages les plus reculés ou dans les cités florissantes.
L’artisanat des bijoux s’est particulièrement développé à Essaouira au milieu
du XVIIIème siècle. C’est en effet à cette époque que le sultan alaouite
Sidi Mohammed Ben Abdallah, après avoir fait reconstruire la ville, fit
venir les familles les plus riches du royaume pour la peupler. Parmi elles :
les Tujjar-el-sultan, négociants de confession juive. On ne compte plus
aujourd’hui que 8 000 juifs dans tout le pays, commerçants ou artisans pour
la plupart. A Essaouira ils ne sont plus que 6 familles et le commerce des
bijoux a quasiment disparu avec eux.
Aujourd’hui, avec la disparition des orfèvres juifs, c’est désormais
le travail du bois et plus particulièrement la marqueterie qui fait
la prospérité des artisans de la ville.
Le travail du bois et la marqueterie
Les matières premières
Les artisans d’Essaouira travaillent surtout le bois de thuya (Tris
articuta),
l’arbre le plus répandu localement. Ce bois, aussi appelé callistris ou arar.
Il est relativement rare donc très recherché des artisans. Le bois du thuya
semble proche de celui du genévrier et du cyprès. On utilise surtout les
racines de l’arbre, naturellement sculptées de motifs par la nature
(c’est ce qui lui donne son aspect précieux).
Malgré la présence d’une petite plantation encore très jeune et interdite
à l’exploitation aux portes de la ville, on ne trouve pas de forêts de
thuya aux environs immédiats d’Essaouira. Les exploitations de bois
se situent à une dizaine de kilomètres de là. Les souches et les troncs
sont acheminés jusqu’à la médina où ils sont répartis dans des dépôts
de bois ainsi qu’à la coopérative des marqueteurs. C’est ici que les
artisans viennent s’approvisionner. Les dépôts de bois se situent dans
la ville nouvelle. Le bois y arrive brut. A la coopérative, au centre de
la médina, il est débité pour une vente au détail. Chaque bois est marqué
et seules les personnes habilitées peuvent en faire le commerce.
La rareté de ce bois en fait une ressource naturelle dont l’exploitation
est très réglementée. Le service des eaux et forêts est en charge de
surveiller et limiter l’exploitation du thuya. Aujourd’hui on ne peut
acheter du bois qu’à la coopérative et aux dépôts de bois, la distribution
pouvant être ainsi contrôlée au mieux (le braconnage est sévèrement puni).
Ces dernières années la production a explosé. Parallèlement les belles
loupes se sont raréfiées et ont été soumises à réglementation. Cette
situation particulière a entraîné une chute des marges des artisans,
aujourd’hui menacés.
Le travail des marqueteurs
Le travail minutieux des marqueteurs est particulièrement réputé à
Essaouira depuis l’Antiquité. Ils utilisent donc ce bois très présent
aux alentours de la ville mais aussi très rare, le thuya. Racines et
loupe, plus noueuses que le tronc, veinées de flammèches qui leur
confèrent un charme particulier, sont employées pour les plus belles
pièces. Difficile à travailler en larges surfaces car il a tendance
à éclater, l’arar est surtout utilisé en placage. Les motifs, le
plus souvent réalisés en citronnier, très pâle, et en ébène de Macassar,
à la profonde couleur noire, avec des ajouts de nacre, des fils d’argent
ou même d’aluminium, se détachent élégamment sur le fond brun-rosé du
thuya, délicatement parfumé. Polissage et vernis assurent la finition de
l’ouvrage. Ces dernières années, la production a explosé entraînant une
raréfaction des belles loupes et une baisse de la qualité du travail.
La demande n’a pas suivi et les prix ont chuté, menaçant à terme la survie
de nombreux artisans.
Des petites boîtes à bijoux aux énormes statues, l’éventail des
objets réalisés en thuya est presque infini. Les plus belles
réalisations présentent parfois de curieux motifs naturels qui
correspondent au grain du bois des racines de thuya.
Les points de vente
Sur la place Prince Moulay Hassan, on trouve des boutiques d’art qui présentent une
vaste gamme d’articles en thuya : meubles, étranges statues grandeur nature etc.
Quelques artistes et propriétaires de galeries d’art exposent des pièces sculptées
en bois originales ainsi que les tableaux de nombreux artistes vivant à Essaouira.
Beaucoup d’artisans tiennent avant tout des échoppes au cœur de la médina
ainsi que dans les casemates, au rez-de-chaussée de la Sqala, où ils
travaillent et vendent leurs objets.
Casablanca offre à qui veut bien la regarder une extraordinaire
collection de lieux, d'édifices, de rues et de jardins.
Elle est le symbole même de la vitalité du Maroc et le
creuset de son destin moderne. Nouvelle venue dans le
réseau des villes marocaines, elle oppose à la légitimité
historique des capitales impériales le dynamisme de son
économie et de sa culture.
Quatre ou six millions, selon des estimations contradictoires
peuplent mille et une villes diverses au visage toujours
différent. C'est à une rencontre avec ces Casablancais, dans
leurs quartiers et leurs habitations, qu'est consacré ce livre.
Pour découvrir leur expérience urbaine, faite d'habitudes
quotidiennes, scandées en moments distincts, les auteurs
ont parcouru la métropole marocaine, observant les foules et
les promeneurs et frappant aux portes des maisons, afin de
saisir ce lien si précieux qui unit les habitants et leur ville.
Chaque génération des constructions que les Casablancais ont
habitées, du XVIIIe siècle à nos jours, est représentée au
long de ses rues par des exemples saisissants. l'invention
plastique des architectes s'y est condensée en grands
immeubles d'habitation scandant la ville de leurs portiques
et de leurs tours, en maisons souvent cachées derrière les
arbres, et dont les splendeurs intérieures ne sont qu'entr'aperçues,
ou en bâtiments publics qui rendent compte des intentions politiques
des autorités successives pour maîtriser une ville turbulente et
rebelle. Les pièces de la collection d'édifices de Casablanca
représentent un concentré des courants architecturaux du XXe siècle,
des festons décoratifs de l'Art nouveau à la géométrie de l'Art déco.
Qui
n'aimerait pas déambuler au coeur de ces villes princières ? Pénétrer
les cours intérieures, visiter les mosquées, s'enfoncer dans le souk, découvrir
la casbah... Bois et stuc sculptés, motifs géométriques, portes ornées,
moucharabieh de bois tournés, ors et mosaïques... Jeu des blancs, des verts et
des ocres... Visiter Fès l'antique, authentique et raffinée, Meknès, le
"Versailles marocain", Marrakech, oasis colorée aux portes des
montagnes de l'Atlas, ou Rabat la blanche, si méditerranéenne ? Fondées
et enrichies par les six grandes dynasties qui ont régné sur le Maroc depuis
le VIIIe siècle, au confluent de l'Espagne mauresque et de l'Orient arabe,
ces villes denses, entourées de remparts, aux formes géométriques, regorgent
de trésors... Pour cette visite, les regards croisés de Mohamed Métalsi,
urbaniste et docteur en esthétique, et de deux photographes, Cécile Tréal et
Jean-Michel Ruiz, permettent de voir et de comprendre la structure, l'art et
l'histoire de ces villes... De superbes photos de portes ouvragées, de palais
(tels le magnifique palais Dâr al-Moqri à Fès, de la fin du XIXe siècle)
de fontaines, de mausolées... qui nous entraînent au coeur de la médina
(ville historique) voisinent avec l'évocation d'Idriss II, fondateur de Fès.
Les villes impériales du Maroc ouvre une fenêtre sur la culture et
l'histoire du Maroc et de l'islam. L'ouvrage propose en annexe des plans, une
chronologie et un glossaire des termes architecturaux employés.
Ces extraordinaires photographies nous montrent en détail et en gros plans
l'architecture saharienne du Maroc, depuis les Maures. Ces zelliges (briques émaillées)
aux couleurs du sable rouge marocain et du bleu méditerranéen donnent aux édifices
et aux monuments des reliefs uniques. Les vasques à l'entrée des mosquées
incitent à la purification avant d'y pénétrer. Un livre d'une grande qualité
visuelle que l'on regarde avec émotion et recueillement.